Du rôle d'un Gouvernement de Transition

Publié le par Dette Tunisie

Mohamed Bouazizi ne se doutait pas que son geste allait provoquer le basculement du Monde arabe et du Monde tout court.

Ce printemps arabe se transformant en printemps du monde.

L'effet papillon, ou plutôt l'effet bouazizi n'avait pas été pensé par ceux qui pensaient maitriser le flux convergent de la pensée unique.

Ce phénomène a doublement surpris par sa rapidité, par sa cohérence et par sa prise en charge adulte des tunisiens face à ce bouleversement.

L'inquiétude mondialiste atteignant son apogée devant le constat de la maturité de la Nation Tunisienne.

La réaction ne s'est pas faite attendre avec la mise en place rapide d'une stratégie de récupération : Ghanouchi 1 & 2, puis de contournement, Essebsi (1,?)

Les stratèges de l'ombre avaient quand même anticipé le réveil méditerranéen et tunisien en créant des structures de formatage comme:

- Le club du XXI ème Siècle

- Le Forum des Young Mediterranean Leaders

- L'ATUGE 

Sans compter les officines de base comme le Lion's Club, le Rotary et autres joyeusetés think-tankiennes.

Il est quand même très intéressant concernant les 3 structures de formatage de voir qu'un élément, vecteur clé du système de l'ombre, est omniprésent, ce vecteur que je nommerais HEK.

Sur ses conseils, qu'il a aussi bien prodigué avant la révolution à ZABA jusqu'à la dernière seconde, qu'après la révolution à Ghannouchi, la stratégie de contournement s'est mise en place le plus "naturellement" du monde.

Pour entretenir le vernis de crédibilité nécessaire à calmer la foule, les gouverneurs de cette transition ont assuré au peuple que malgré l'urgence, ils avaient sélectionné sous les conseils du vecteur HEK, des tunisiens technocrates ultra compétents n'ayant "aucun intérêt politique" car leur situation professionnelle était déjà bien établie.

Le gage de cette garantie étant que ces technocrates agissent pour l'Intérêt Supérieur de la Nation par « pur patriotisme ».

Cette pensée préalable ayant été installée, concentrons-nous maintenant sur le rôle de ce gouvernement de "transition".

Le consensus national, suite à la chute de l'ex président déchu, a été de dire que pour partir sur les bases d'une deuxième République Tunisienne Démocratique, les étapes nécessaires à cette refondation passaient par :

--> Gestion des Affaires Courantes : Nomination d'un Gouvernent de Transition 

--> Changement de la Constitution : Mise en place d'une Assemblée Constituante

--> Réformes Structurelle : Reconnaissance des partis / Elections Libres d'un Président de la République et d’un Parlement

LE RÔLE DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION EST DE GÉRER LES AFFAIRES COURANTES, NON DE FAIRE DES RÉFORMES STRUCTURELLES. IL N'EN A NI LE DROIT, NI LA LÉGITIMITÉ.

SON DEUXIÈME RÔLE EST DE DÉFENDRE ET DE PRESERVER L'INTÉRÊT SUPÉRIEUR DE LA NATION. PAR CONSÉQUENT, IL LUI EST FORMELLEMENT INTERDIT DE PRENDRE DES DÉCISIONS QUI POURRAIENT ALLER À L'ENCONTRE DE LA SOUVERAINETÉ DU PAYS SANS EN CONSULTER LE PEUPLE.

SEUL LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ÉLU DEMOCRATIQUEMENT AUTOUR D'UN PROGRAMME AURA LE DROIT DE FAIRE DES REFORMES STRUCTURELLES, REFORMES QUI DANS CERTAINS CAS PASSERONT PAR UN RÉFÉRUNDUM NATIONAL.

Ces préalables étant rétablis, nous souhaitons comprendre la gestion des affaires courantes, en particulier au vu des dernières déclarations de Monsieur Elyes Jouini (Ex Ministre de l'Economie du Gouvernement de Transition Ghanoucchi) et de Monsieur Jalloul Ayed (Ministre des Finances du Gouvernement de Transition Essebsi).

A ce sujet, deux déclarations extrêmement préoccupantes ont retenu notre attention :

1. Monsieur Elyes Jouini, Ministre éphémère de l'Economie :

- Pendant que le comité du non-remboursement de la dette odieuse s'active auprès des instances internationales, Monsieur Jouini, Atugéen, a déclaré : 

" Et ce n’est pas en proclamant unilatéralement l’annulation de la dette que l’on rassurera les investisseurs. Bien sûr c’est une dette qui a été contractée par un régime odieux mais elle l’a été au nom de la Tunisie, au nom du peuple tunisien et ce dernier n’a qu’une seule parole. Bien sûr, une partie des financements a été détournée par certains, mais il y va de notre responsabilité d’honorer la dette".

Ces propos sont soulignés par un chantage au Nationalisme : 

"Joue contre son camp celui qui, au nom de la Révolution et de la préservation de ses valeurs, refuse toute légitimité à l’action gouvernementale et lui refuse de l’inscrire dans la durée"

Par cette simple phrase, Monsieur Jouini veut balayer tout élément contestataire légitimiste qui pourrait remettre en cause les actions du gouvernement de transition.

Cela s'appelle tout bonnement une prise d'otage de la pensée.

2. Déclarations de Monsieur Jaloul Ayed, actuel Ministre des Finances :

Suite à ses deux déclarations sur le magazine Leaders, nous avons découvert les orientations de la politique financière qu'il voudrait pour la Tunisie.

- Réforme du code des banques et des assurances : "Notre système bancaire doit se mettre à niveau en engageant des réformes structurelles"

- Emission de bons du Trésor Tunisien sur les marchés boursiers

- La Tunisie n'a pas de ressources

- Création d'un fonds souverain Tunisien, financé par des fonds privés (de type FMI ou autres fonds souverains) qui permettrait aux privés de s'activer sur le marché de l'immobilier

- Pousser la Finance à être le moteur de l'économie :"Il faut que les banques deviennent de véritables moteurs pour l’économie. La Tunisie est l’un des rares pays au monde où le système bancaire traîne derrière l’économie"

Et bien tant mieux !!!

Nous voyons encore bien en effet que toutes les économies qui sont tirées par la finance, et non par l'industrie et les services, sont des économies à l'agonie (Europe, USA) incapables de se retourner en cas de bulles.

Les interventions intempestives alarmistes et stressantes de Monsieur Jaloul Ayed essayent d'anesthésier toute contestation possible en induisant le concept de course contre la montre alors que notre démocratie naissante a besoin de temps pour que les tunisiens apprennent à se reconnaitre et à se retrouver.

Ces mises en garde ajoutent également à la confusion et à la détresse en faisant un constat péremptoire basé sur un mensonge : "La Tunisie n'a pas de ressources".

Nous sommes prêts à entendre ces deux technocrates à condition qu'ils nous prouvent que:

- La Tunisie ne possède pas de ressources

- Ils fassent le point sur les privatisations sauvages des biens publiques, en particulier en ce moment même sur leur tentative de vendre les terres domaniales.

- Ils agissent avec transparence en montrant la nature des contrats d'exploitation passés avec les entreprises étrangères.

Combien touchent-elles ? Combien touche l'Etat Tunisien ?

En conclusion :

Transparence ! Transparence ! Transparence !

et

Le gouvernement de transition n'est pas là pour engager des réformes structurelles. Son rôle doit se borner à la gestion des affaires courantes, affaires bien entendu défendant l'intérêt supérieur de la Nation.

En effet, il serait contreproductif également que sous l'argument du traitement des affaires courantes, nous laissions des contrats maffieux anciennement signés se concrétiser au détriment du Peuple Souverain Tunisien.

 

Le Comité de réflexion sur la dette tunisienne

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H
<br /> Il suffit d'interdire l'usure bancaire. La banque se fait des marges sur de l'argent qui n'est pas le sien. Cela doit être interdit purement et simplement. Un actionnaire a le droit d'investir dans<br /> un projet, sachant que si le projet échoue, il perd un pourcentage de son investissement. Mais il doit être interdire de déléguer l'investissement à une entreprise externe parce que cela deviens<br /> incontrôlable.<br /> plus sur http://www.facebook.com/home.php?sk=group_181925738496361&ap=1<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Les dettes de l'état ont été contractées par le FMI, qui en contrepartie impose des "règles de conduite au pays", le FMI était au courant de la dictature en Tunisie, le peuple a le droit d'annuler<br /> cette dette qui a été prêtée aux dictateurs pour qu'ils puissent mener leur politique répressive!!!<br /> <br /> <br />
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H
<br /> La tunisie ayant stipulé dans le premier article de sa constitution que c'est un pays musulman où la loi musulmane s'applique.<br /> La contraction d'un prêt avec usure est un geste anticonstitutionnel qui viole le premier principe de l’intégrité du peuple Tunisien. Le peuple ne peux payer - au nom du principe "de n'avoir qu'une<br /> parole", pour des actes qui ont violé sa propre identité<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Les dettes de l'état ont été contractées par le FMI, qui en contrepartie impose des "règles de conduite au pays", le FMI était au courant de la dictature en Tunisie, le peuple a le droit d'annuler<br /> cette dette qui a été prêtée aux dictateurs pour qu'ils puissent mener leur politique répressive!!!<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Jaloul Ayed me semble fusionner un peu les questions d’économie réelle avec les questions d’économie monétaire, les deux sont bien évidemment liées, mais le moteur reste, et ça ne peut pas être<br /> autrement, l’économie réelle; la monnaie est seulement un moyen, un outil dont on se sert pour atteindre un certain objectif. Mais pourquoi être content du fait que le « système bancaire traîne<br /> derrière l’économie »? Pourquoi vous dites « tant mieux! »? Si le problème est le concept de banque en général, pensons plutôt à une façon différente de faire la finance, pensons à des caisses de<br /> dépôt et d’épargne, à des mutuelles, à des établissements financiers de nature coopérative. Mais vivre avec un système bancaire inefficace et lent n’aidera personne. Quelle alternative nous<br /> suggèrons aux services bancaires offerts par le système bancaire que on souhaite faire rester à marge de l’économie?<br /> <br /> <br />
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